L’usinage par électroérosion est un procédé qui consiste à usiner des matériaux conducteurs d’électricité au moyen d’étincelles bien contrôlées qui surviennent entre une électrode et la pièce à usiner en présence de fluide diélectrique. Les machines employées sont habituellement dotées de systèmes de commande numérique par ordinateur (CNC) afin d’assurer la précision des coupes complexes. Elles utilisent un fluide diélectrique combustible (à base de pétrole ou synthétique). Le mauvais fonctionnement ou l’utilisation inadéquate de ces machines peut entraîner l’inflammation du liquide diélectrique.
Les incendies ainsi provoqués sont difficiles à éteindre de façon manuelle étant donné l’emplacement du réservoir de travail. De plus, les flammes peuvent se propager rapidement et causer des pertes importantes en endommageant la machine en question et l’équipement à proximité. Par conséquent, toute défaillance d’une machine d’électroérosion laissée sans surveillance pourrait non seulement causer des dommages aux biens et à l’équipement de votre entreprise, mais aussi entraîner l’interruption de ses activités ainsi que des millions de dollars de pertes.
Mesures de prévention à considérer
Voici quelques techniques pour gérer les risques inhérents aux machines d’électroérosion qui utilisent un fluide diélectrique combustible et pour protéger vos biens de grande valeur contre les incendies.
- Choisissez un fluide diélectrique dont le point d’éclair est élevé afin de réduire les risques d’inflammation. Vous pouvez trouver facilement des fluides diélectriques qui ne s’enflamment qu’à une température de 121 °C (250 °F) et qui sont donc beaucoup plus sécuritaires. Il est recommandé d’éviter les fluides diélectriques dont le point d’éclair est bas, comme la paraffine ou les essences minérales.
- Les machines d’électroérosion plus anciennes ne sont pas dotées de dispositifs de sécurité modernes et présentent donc des risques plus élevés d’incendie. Ces machines ne devraient pas être utilisées sans surveillance. Une mise à niveau des dispositifs de sécurité peut être envisagée en concertation avec le fabricant de la machine et le fournisseur des dispositifs en question.
- Évitez d’utiliser un appareil par soufflage puisque les risques d’incendie peuvent augmenter. La pièce à usiner doit toujours être couverte d’au moins 50 mm (2 po) de fluide afin d’éviter le chauffage de toute vapeur au-dessus du point d’éclair.
- Installez un dispositif de verrouillage qui désactive automatiquement l’alimentation électrique de la machine d’électroérosion lorsque le niveau de fluide descend sous un seuil paramétré. Il est possible d’améliorer la fiabilité d’un tel dispositif en mettant en place des mesures de contrôle redondantes.
- Installez un capteur thermique de liquide diélectrique à deux niveaux. Le premier niveau s’active lorsque le liquide atteint une température préétablie au-dessus de la normale; un avertissement s’affiche alors sur le panneau de commande. Le second niveau s’active à une deuxième température préétablie et entraîne l’arrêt automatique de la machine. Par exemple, pour un liquide dont le point d’éclair est de 121 °C (250 °F), une configuration à 93 °C (200 °F) pour le deuxième niveau procure un coussin de 10 °C (50 °F).
- Protégez toute machine d’électroérosion à cavité à l’aide d’un système d’extinction automatique utilisant un agent d’extinction propre (: dioxyde de carbone, FM-200, FE-227 de DuPont). Un agent d’extinction propre permet de s’assurer que le liquide diélectrique ne sera pas contaminé, ce qui engendrerait des coûts de remplacement élevés.
- L’utilisation d’un détecteur statique, qui se déclenche à partir de 93 °C (200 °F), ou d’un détecteur de chaleur infrarouge, évite les fausses alarmes possibles avec d’autres méthodes de détection. Par exemple, un détecteur par ultraviolets peut être déclenché par d’autres sources de lumière proches de la machine d’électroérosion, comme des travaux de soudage, même s’ils sont effectués assez loin de la machine en marche.
- Lorsque les machines d’électroérosion sont laissées en marche sans surveillance, les risques d’incident augmentent puisqu’aucun opérateur n’est présent pour contrôler les opérations et intervenir directement en cas d’incendie. Ne tournez donc pas le dos à de telles machines lorsqu’elles sont en marche, ou du moins, tâchez de le faire le moins souvent possible. Si jamais l’utilisation sans surveillance est autorisée, activez le système d’extinction automatique afin qu’une alarme retentisse dans un poste de surveillance et avertisse le service local d’incendie au besoin.
- L’installation d’un dispositif antiarc offre une protection contre le logement d’une d’électrode en carbure brisée ou de débris dans l’intervalle d’étincelle. Ce type d’obstruction peut générer la production d’un arc électrique continu ou encore chauffer le liquide diélectrique. Un dispositif antiarc permet de détecter une telle situation et de déplacer automatiquement l’électrode afin de dégager les débris.
- Installez des extincteurs portatifs dans l’aire où se trouve la machine d’électroérosion conformément au Code national de prévention des incendies du Canada (CNPI).
- Informez votre service local d’incendie de l’emplacement et de la capacité de vos machines. Faites visiter votre établissement à des représentants et présentez-leur les techniques de gestion des risques que vous adoptez pour utiliser vos machines de façon sécuritaire.
Inspection et entretien
Les machines d’électroérosion (y compris leurs dispositifs de sécurité) doivent être inspectées et entretenues à la fréquence recommandée par le fabricant. Un programme d’entretien préventif efficace permet d’assurer le fonctionnement continuel des dispositifs de sécurité installés sur les machines.
Il faut régulièrement faire inspecter et certifier les systèmes d’extinction automatique par un entrepreneur autorisé conformément aux normes applicables du CNPI (au moins une fois par année, en règle générale) afin d’en garantir la fiabilité et le bon état.
Il est également important de procéder chaque jour à une inspection visuelle de ces systèmes. Il s’agit notamment de s’assurer que le voyant de contrôle indiquant que tout est en ordre est allumé et de vérifier sur le manomètre que la pression de l’agent d’extinction est normale.
Les opérateurs de machines d’électroérosion doivent avoir suivi une formation complète sur les pratiques exemplaires à adopter et connaître tous les dispositifs de sécurité de ces machines. Une culture de sécurité doit être promue dans l’entreprise et toute dérogation aux mesures de sécurité, interdite.
Moins de risques d’incendie, plus de temps de production
Les machines d’électroérosion qui ne sont pas dotées d’un système d’extinction automatique ou qui sont utilisées par des opérateurs n’ayant pas suivi de formation adéquate présentent un risque d’incendie élevé. Les incendies peuvent causer des dommages matériels graves ainsi qu’une interruption des activités. En adoptant les mesures de gestion des risques susmentionnées, vous saurez respecter vos délais et satisfaire vos clients.
Pour vous protéger, souscrivez une assurance des entreprises!
Les incendies liés à l’usinage par électroérosion peuvent causer d’importants dommages matériels et grandement perturber vos activités commerciales. Pour bien protéger votre entreprise, assurez-vous d’avoir la bonne assurance et de vous doter de mesures de sécurité efficaces. Pour en savoir plus, visitez notre page sur l’assurance des fabricants ou communiquez avec votre conseiller en prévention.
